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submitted 1 week ago* (last edited 1 week ago) by ortaviz@jlai.lu to c/microfictions@jlai.lu

Dans de très rares cas, ça avait fonctionné à distance. Aux jumelles. Je me souviens d'un autre ploutocrate, de la couleur bordeaux sur son vêtement et de l'arrondi des sourcils. Quelque soit la technique d'approche, les résultats escomptés dépendent d'un contact de qualité, comme dirait un ancien manager de franchise qui me payait sous le SMIC. Les yeux dans les yeux. Je ne vis plus que pour ces moments de qualité-là, depuis que les agences d'intérim m'ont rayé de leurs listes. Mon réal aux idéaux abîmés apporte les clients clandestins, riches mais discrets, et moi je me débrouille pour ouvrir un couloir. Parfois ses contacts à lui sont utiles pour se rapprocher de mes objectifs de mission.
Cet après-midi, fils de sera sur un tournage et je m'arrangerai pour y croiser son regard.

Ce que je ferai ensuite, au moment de m'endormir seul dans une pièce aménagée en caisson, je ne l'ai jamais révélé. Seuls comptent les résultats. Minuscules, miraculeux. Le réal m'a dit : « Si tu réussis à voir quelque chose chez celui-là, je change de religion. » Moi qui le croyait platement athée, ce vieil anar. Il a peut-être trop d'espérance. Je n'ai pas osé le lui dire. Pour quelques images confuses et sans contexte, aperçues, si j'ai de la chance, comme dans une tête d'épingle. Je l'appelle Mouche, lui m'appelle Cranium. Mais les client⋅es me connaissent sous l'appellation "Trou de ver".

[ Début ]

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submitted 1 week ago* (last edited 1 week ago) by ortaviz@jlai.lu to c/microfictions@jlai.lu

Le mot de passe de la chambre est film de genre.

Mon intermédiaire est un réalisateur anarchiste aigri, obligé de tourner des publicités corporate. Il veut que je l'appelle Mouche. Dans le chat anonyme on discute parfois d'autre chose que de clients qui cherchent à me contacter, Mouche a eu le temps de me dire plusieurs fois qu'il détestait l'expression "film de genre". Je n'aurai pas besoin d'équipement dans la chambre d'hôtel qu'il m'a louée à un faux nom. En y passant avant moi, il a ramené un objet appartenant au fils du client, mais je ne m'en servirai pas. Ça pourrait même casser mon couloir psychique, me maintenir à l'extérieur. Très mauvaise idée, Mouche pensait m'aider, une bonne intention de sa part. Je suis obligé de me débarrasser de cet étui à lunettes de luxe, qui avait été égaré sur un plateau de tournage, et qui porte avec lui beaucoup plus que la trace de son propriétaire.

Je sors faire un tour dans la rue juste pour trouver une poubelle et me délester de ce poids indésirable. Il faudra que je le briefe mieux la prochaine fois. Tout ce dont j'ai besoin c'est de voir la cible dans les yeux.

[ Début ] [ Épisode 0.3 ]

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submitted 2 weeks ago* (last edited 1 week ago) by ortaviz@jlai.lu to c/microfictions@jlai.lu

Mon nom a commencé à vraiment circuler après l'affaire du jumeau. Même si je n'ai jamais été cité officiellement dans cette histoire, quelques grands bourgeois s'étaient instinctivement préoccupé⋅es de savoir comment une enquête de cette nature avait pu enfin aboutir sans aide de la police, après toutes ces années. Et maintenant j'étais devenu une sorte de légende urbaine. Une partie de moi-même me hurle que c'est le moment d'en profiter, que les cycles cognitifs de l'attention limitée m'auront bientôt renvoyé dans un purgatoire de boîtes d'intérim. L'autre partie me rappelle que je déteste l'idée de travailler pour la haute société. Il me fallait donc un proxy. Quelqu'un de confiance, pour recevoir à ma place leurs demandes à la limite de l'absurde et fixer les rendez-vous. Le temps de ramasser autant de cash prize que possible, avant de partir vivre dans une cabane photovoltaïque. Ou de péter mon crâne.

[ Épisode 0.2 ]

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Micro poème (jlai.lu)

A peine né,

j'étais condamné

A peiner comme un con

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submitted 2 weeks ago* (last edited 2 weeks ago) by ortaviz@jlai.lu to c/microfictions@jlai.lu

J'sais plus si je dois
Tout accepter ou Tout refuser

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submitted 3 weeks ago by ortaviz@jlai.lu to c/microfictions@jlai.lu

Les couverts étaient rangés.
Les serviettes étaient pliées,

Ce jour-là, un commercial s'est introduit dans notre bâtiment. Il s'est présenté à la porte, s'est fait inviter à l'intérieur, technique de criquet dévoreur.
Quand un VRP s'assoit dans votre cuisine et dévoile le contenu de sa serviette, sachez-le, un grand malheur s'abattra sur les vôtres.

Condamnation scellée, signée sur contrat de vente.

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submitted 1 year ago* (last edited 1 year ago) by ortaviz@jlai.lu to c/microfictions@jlai.lu

Si vous n'osez pas encore poster vos écrits dans cette communauté, ou si vous n'avez jamais écrit de fiction, les commentaires de ce post sont ouverts pour permettre les premiers essais et toutes sortes d'expérimentations de forme courte.

Pour une microfiction, qui peut faire de quelques lignes à quelques centaines de mots, vous n'avez pas besoin d'une histoire complexe ou structurée. Vous pouvez très bien vous concentrer sur un simple détail, une phrase entendue, un souvenir, un rêve, etc.

Alors amusez-vous ! Vous pouvez poster toutes vos tentatives directement dans les commentaires de ce post.

Microfictions

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