[-] JulienFalgas@lemmy.world 1 points 1 hour ago* (last edited 1 hour ago)

J'ai ajouté cette citation au post initial, sans cette précisions le titre est en effet trop généralisant :

Pendant 30 heures, le comportement de 9 000 véhicules a été observé dans cinq grandes villes : Paris, Lyon, Montpellier, Rennes et Metz

Vu le nombre d'automobiles qui sillonnent nos villes, 1/20 danger public c'est colossal. Effectivement, l'étude se concentre sur des observations dans des grandes villes : ce n'est pas représentatif de ce qui se passe sur les routes nationales ou les autoroutes par exemple. En revanche, pour ce qui concerne la cohabitation avec les piétons et les cyclistes c'est assez éclairant.

J'ai été surpris qu'à Metz ils aient surtout relevé des problèmes de distances de sécurité. Là où je circule, je vois énormément de feux grillés... Et pas mal de conducteurs qui appuient sur le champignon à la moindre ligne droite.

9
[-] JulienFalgas@lemmy.world 5 points 5 hours ago* (last edited 5 hours ago)

En lisant le déroulement de l'altercation, je n'ai pas pu m'empêcher de me rappeler une situation similaire vécue il y a quelques années.

Mon épouse et moi descendions une ruelle étroite du centre-ville de Metz. Je poussais la poussette de notre fille encore bébé. Une voiture était mal stationnée sur le trottoir et celui d'en face était saturé de véhicules également. A l'approche des fêtes, la circulation était dense. N'ayant pas d'autre possibilité, je me suis engagé sur la route. L'automobiliste derrière moi n'a pas apprécié et a accéléré bruyamment en passant à quelques centimètre de moi.

Tout comme le cycliste décédé cette semaine, j'ai frappé de colère sur le toit de son véhicule. Le type s'est arrêté pour descendre et venir me menacer, son visage collé au mien. En mon fort intérieur, j'étais prêt à me faire casser la gueule sous les yeux de tous les témoins pour que ce type prenne cher. Je pense qu'il l'a compris à mon regard, il a lâché l'affaire : ce type d'individu ne comprend que ce langage.

Si j'avais été seul, sans témoins, ou si j'avais semblé plus vulnérable (au hasard, si j'étais une femme ou simplement un peu plus gringalet), j'aurais simplement dû subir sans réagir. Dans toutes les affaires de violences, je suis mal à l'aise qu'on se focalise sur le genre des victimes : le problème c'est la violence viriliste, l'abus de pouvoir, d'où qu'elle vienne. Le fait que ce soit surtout l'apanage des hommes devrait nous inciter à valoriser d'autres comportements chez toutes et tous, plutôt qu'à encourager les femmes à suivre l'exemple des "femmes fortes" ou des "femmes de pouvoir" qui ne font que reproduire le modèle viriliste.

[-] JulienFalgas@lemmy.world 5 points 6 hours ago

« Dans 64% des cas ce sont des hommes qui adoptent des comportements à risque »

« A risque » surtout pour les autres, dès lors que l'automobiliste est au volant d'un engin qui tient davantage du char d'assaut que du moyen de locomotion.

Pour une fois, il n'est pas question du genre des victimes. Cela montre bien que la violence viriliste est aveugle : elle vise toutes celles et ceux qui semblent vulnérables face au pouvoir et à la force brute. Cette violence n'est d'ailleurs pas plus tolérable de la part des hommes que des femmes (36% des comportements dangereux observés sur la route).

12
submitted 6 hours ago* (last edited 1 hour ago) by JulienFalgas@lemmy.world to c/france@jlai.lu

Pendant 30 heures, le comportement de 9 000 véhicules a été observé dans cinq grandes villes : Paris, Lyon, Montpellier, Rennes et Metz.

[-] JulienFalgas@lemmy.world 1 points 2 days ago

Merci d'avoir pensé à moi. Comment souvent avec Hubert Guillaud, une recension très intéressante !

[-] JulienFalgas@lemmy.world 8 points 6 days ago* (last edited 6 days ago)

Texte intégral :

Le rapport sur la compétitivité et l'avenir de l'Europe remis par Mario Draghi à la Commission européenne le 9 septembre a eu le grand mérite de remettre en cause le dogme de l'austérité budgétaire et de souligner l’importance de la recherche, de l’innovation et de la formation pour juguler le décrochage économique, scientifique et technique de l’Europe et retrouver des perspectives florissantes. Pour autant, si ce rapport propose avec raison d’investir dans la formation, la santé, l’isolation thermique des bâtiments, les énergies décarbonées ou les grandes infrastructures de transports, il demeure attaché à une conception de la recherche et de l’Université frappée d’obsolescence, fondée sur la croyance économiciste en un marché total des chercheurs et des établissements.

Dans notre contexte de longue dépression économique, couplée aux crises climatique, démocratique, sanitaire et sociale, il importe de tirer le bilan des politiques publiques suivies en France depuis 20 ans en matière de formation et de recherche fondamentale et appliquée. Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) est une niche fiscale qui permet aux entreprises de déduire de leur impôt sur les sociétés 30% de dépenses qu’elles font apparaître dans leur bilan comme procédant de “recherche et développement” (R&D). En l’absence de contrôles sérieux et critériés, de multiples officines se sont spécialisées dans le maquillage de dépenses génériques en R&D et de cadres commerciaux en chercheurs et ingénieurs. Si le CIR a un effet très positif pour les microentreprises et les PME qui emploient des ingénieurs-chercheurs pour concevoir et produire de la haute technologie qui dispose de marchés de niche, il a toutefois un effet largement négatif sur la R&D des moyennes et grandes entreprises. Les rapports de l’OCDE, de la Cour des Comptes ou de France Stratégie ont montré que le CIR est avant tout un contournement des règlements européens sur les aides directes aux entreprises et n’a aucun effet ni sur l’emploi ni sur l’investissement en R&D. Les effets indirects sont en réalité bien pires, puisque en privant de financement la recherche publique et l’Université, le CIR détériore l’écosystème français de recherche et de formation. Si les entreprises continuent de délocaliser leur R&D en Asie du sud-est et, dans une moindre mesure, aux USA, c’est pour la qualité de leur écosystème et la dégradation du nôtre. Le décrochage du niveau scientifique et technique en France est alarmant, et le manque de culture scientifique de la classe politique en est le reflet. Les désastreuses réformes du lycée comme l'absence de politique ambitieuse de recrutement et formation des enseignants ont encore accéléré la débâcle.

Comment en sommes-nous arrivés là ? L’enseignement supérieur et la recherche ont connu deux décennies d’incessantes réformes structurelles théorisées par le rapport “Education et croissance” de MM. Aghion et Cohen, paru en 2004. Il reposait sur quelques postulats: (i) les financements de l’Université et de la recherche doivent êtres concentrés sur quelques établissements, qui ont vocation à assurer l’activité de recherche et donc d’innovation ; les autres, paupérisés, doivent graduellement être transformés en collèges universitaires en grande partie financés par des frais d’inscription dérégulés ; (ii) les universitaires et chercheurs doivent être mis en concurrence pour obtenir les budgets nécessaires à l’exercice de leur métier ; (iii) l’Etat doit accompagner l’essor d’un enseignement supérieur privé lucratif. Ce dernier volet a parfaitement réussi. Les moyens qui manquent au service public se retrouvent par exemple dans les 25 milliards € consacrés en pure perte à l’apprentissage et à l’alternance et captés par un secteur privé de piètre qualité. Pour le reste, ces croyances infondées ont engendré bureaucratisation, paupérisation, précarisation et participé au décrochage pointé par le rapport Draghi. Il en résulte une perte de sens pour l’Université, conçue pour produire, transmettre, conserver et critiquer les savoirs, et réformée au prétexte de produire de la croissance économique — avec un résultat à l’exact opposé des promesses de prospérité.

Concevoir un système d’Université et de recherche conforme aux défis du XXIème siècle suppose de se projeter à 10 ou 20 ans, dans une société profondément transformée, qui aurait triomphé des crises qui la frappent et qui ait retrouvé vitalité, espoir et envie d’ouvrir des horizons communs désirables.

  • Dépasser la crise politique et instituer une démocratie effective suppose une formation à la citoyenneté permettant de faire vivre un espace public de pensée, de critique réciproque et de délibération. A quelles connaissances, y compris pratiques et techniques, voulons nous que l'École forme pour ce faire ?
  • Surmonter la crise sociale nécessite de traduire les valeurs de la République — liberté, égalité, fraternité — en services publics d’éducation, de santé, de transports, de justice.
  • Juguler les crises climatique et environnementale suppose d’organiser une production agricole, énergétique et industrielle locale, conforme aux besoins de la population. Ce nouvel aménagement du territoire implique un besoin massif de formation et de recherche mais aussi une organisation de l’Université et de la recherche en réseau, qui innerve le territoire.

Plafonner le CIR et le conditionner à l’emploi de docteurs en CDI et au paiement de l’impôt sur les sociétés — que moins d’un tiers des entreprises de recherche paient à ce jour — permettrait de financer en grande partie cette politique d’avenir.

Nous projeter dans un avenir meilleur suppose d’une part de comprendre le monde au plus juste et au plus vrai et d’autre part de témoigner d’une attention et d’une confiance dans la jeunesse qui passent par sa formation intellectuelle et pratique et par les conditions matérielles de son émancipation. Mener une politique d’austérité pour l’Université et la recherche serait priver la société d’avenir.---

22
submitted 6 days ago by JulienFalgas@lemmy.world to c/france@jlai.lu

Un collectif de plus de deux mille universitaires et chercheurs dénonce, dans une tribune au « Monde », deux décennies d’errance dans l’enseignement supérieur et la recherche, qui ont conduit à un décrochage économique, scientifique et technique de la France.

[-] JulienFalgas@lemmy.world 8 points 1 week ago

L'état des lieux est assez juste, mais je déplore également le ton décliniste de l'article.

C'est comme les articles sur les catastrophes climatiques qui ne rappellent pas que des perspectives existent et qu'il est urgent d'agir.

Ce type de papier attise le désespoir :

  • désespérant pour les personnes qui n'y connaissent pas grand chose parce qu'elles ne voient pas comment faire autrement que continuer comme avant,
  • désespérant pour les personnes qui se démènent pour que ça change, à qui on semble dire que c'est peine perdue et que cela ne vaut même pas la peine de parler d'elles.
18
submitted 1 week ago by JulienFalgas@lemmy.world to c/france@jlai.lu

Morgane Tual : Après vingt ans de domination des grands réseaux sociaux, nos usages du Web ont changé. Les internautes se réfugient dans des cocons privés, reléguant les grandes plateformes à des lieux de divertissement plus que de conversation, où peine à subsister une culture commune.

[-] JulienFalgas@lemmy.world 3 points 1 week ago

Que faire en attendant un hypothétique dégroupage des réseaux sociaux ?

Le Conseil National du Numerique (CNNum) défend l'idée que la recommandation algorithmique (aujourd'hui dictée par les plateformes elles-mêmes) soit ouverte à d'autres acteurs, dans l'espoir que la concurrence tire la qualité vers le haut.

Problème : Maria Luisa Stasi observe « il est également possible que les nouveaux fournisseurs de services de recommandation de contenus se contentent de reproduire le même modèle économique des grandes plateformes de réseaux sociaux, au lieu de promouvoir des modèles diversifiés, innovants et plus respectueux des droits humains. »

Selon elle, 3 facteurs pourraient « fortement minimiser ce risque » :

  1. Fixer des règles du jeu claires pour tous les acteurs, ce qui découragerait les modèles extractifs et encouragerait la diversité.
  2. Faciliter et soutenir les initiatives émanant de la société civile, du monde universitaire ou d’autres acteurs à but non lucratif.
  3. Soutenir l’adoption de systèmes de recommandation de contenus alternatifs et orientés vers l’intérêt public.

Ne faudrait-il pas commencer par là ? Sans attendre une hypothétique obligation d’ouverture à l’interopérabilité qui mettra des années à se concrétiser…

En l’état actuel des choses :

  1. Les règles du jeu permettent à des services délétères de prospérer sur la captation d’attention et de données.
  2. Le soutien aux initiatives de la société civile ou du monde universitaire est quasi-nul dans un environnement où tous les efforts sont concentrés sur le modèle "startup", les objectifs de rentabilité et de croissance rapide.
  3. On ne peut pas parler de soutien à l’adoption d’alternatives alors que nos politiques et nos institutions s’ingénient à communiquer en priorité via les grandes plateformes incriminées, légitimant ainsi leur position dominante.

Alors, on commence par où ?

11
submitted 2 weeks ago by JulienFalgas@lemmy.world to c/france@jlai.lu

À l’occasion de la Journée internationale de l’accès universel à l’information, l’Observatoire international du Forum sur l'Information et la Démocratie publie un appel de 150 chercheurs issus de 41 pays pour alerter contre les menaces et pressions croissantes auxquels sont confrontés ceux qui étudient la désinformation.

Nous exhortons les gouvernements à créer un cadre qui garantisse une recherche sûre, indépendante et accessible sur les causes profondes et les menaces que la désinformation fait peser sur nos démocraties.

18
submitted 3 weeks ago* (last edited 3 weeks ago) by JulienFalgas@lemmy.world to c/forumlibre@jlai.lu

Suite à un échange avec @keepthepace@slrpnk.net dans la foulée d'un post de @Klaqos@sh.itjust.works, je me dis que ce retour d'expérience peut intéresser quelques personnes ici.

Je suis enseignant-chercheur en Sciences de l'Information et de la Communication. De mars 2023 et jusqu'à début mai 2024, j'ai présidé une startup issue de mes recherches (Profluens), afin de pérenniser un projet qui m'occupe de longue date (Needle.social). De cette expérience, je retiens 2 ou 3 choses que j'aimerais partager avec vous.

L'idée de Needle a germé fin 2015

  • 6 mois avant que n'éclate le scandale Cambridge Analytica,
  • 2 ans avant que Donald Trump ne popularise l'expression de "fake news".

Déjà, j'étais préoccupé par l'évolution de notre environnement médiatique face à la montée en puissance des réseaux sociaux. C'est pourquoi j'ai imaginé une autre manière de partager et de faire circuler des informations et des contenus. Autant dire qu'il n'y avait ni débouché économique, ni même de demande sociétale pour cette invention qui fait le pari de ne pas capter notre attention.

Ce "carnet" répertorie les temps fort du projet Needle.

Que retenir de mon année comme PDG d'une startup ?

Pour moi, créer une entreprise n'a jamais été une fin. Avec le temps, je me suis tourné vers ce véhicule économique faute d'autre option pour faire sortir mon invention du labo.

Ce que je sais aujourd'hui :

  • Mon invention n'avait pas atteint une maturité suffisante lorsque nous avons créé Profluens en mars 2023. Créer une entreprise était pourtant la seule piste disponible pour poursuivre les développements initiés avec les moyens du bord au Centre de recherche sur les médiations. En effet, comme la plupart des laboratoires de sciences humaines et sociales, mon unité de recherche ne dispose pas de postes pérennes en ingénierie logicielle.
  • Needle représente un défi technique sous son apparente simplicité. Il ne s'agit pas seulement d'assembler des briques existantes pour bricoler une expérience utilisateur différente. Il s'agit de développer une technologie selon un paradigme tout à fait différent de celui qui préside aux plateformes qui dominent nos pratiques médiatiques contemporaines.
  • La réussite de Needle dépend de la poursuite patiente et sincère de nos efforts pour susciter la découverte des contenus qui le méritent. Je reste convaincu que la réponse aux grands défis collectifs (environnement, santé, éducation, démocratie...) réside dans notre capacité à imaginer des réponses aussi riches et variées que les informations, les créations et les idées qui nous rassemblent.
  • Il est indispensable d'associer les bénéficiaires de Needle aux décisions qui les concernent. En effet, tout repose sur la dissémination d'un service gratuit digne de confiance. C'est un vaste chantier qui reste à entreprendre et qui ne doit pas reposer sur les seule épaules d'une entreprise privée quelle qu'elle soit.

Et maintenant ?

Afin de préserver les finances de Profluens, je suis revenu à mes fonctions d'enseignant-chercheur à l'Université de Lorraine. Dans le cadre d'une autorisation de concours scientifique, je continue d'apporter mes conseils à Profluens quant à l'évolution de Needle et aux enjeux info-communicationnels qu'implique le projet. Toujours concentré sur les développements informatiques, c'est le directeur technique qui a pris le flambeau en tant que Président.

Autant dire que nous rêverions d'être rejoints par une personne plus compétente que nous pour piloter la restructuration et l'animation du projet sous forme d'une société coopérative. En attendant, les développements se poursuivent pour parvenir à une version pleinement fonctionnelle et décentralisée qui pourra (enfin) faire l'objet d'une publication open source.

[-] JulienFalgas@lemmy.world 3 points 4 weeks ago

Maria Luisa Stasi observe à la fin :

Il est également possible que les nouveaux fournisseurs de services de recommandation de contenus se contentent de reproduire le même modèle économique des grandes plateformes de réseaux sociaux, au lieu de promouvoir des modèles diversifiés, innovants et plus respectueux des droits humains. Trois facteurs pourraient fortement minimiser ce risque. Premièrement, les régulateurs pourraient fixer des règles du jeu claires pour tous les acteurs, ce qui découragerait les modèles extractifs et encouragerait la diversité. Deuxièmement, les gouvernements pourraient faciliter et soutenir les initiatives émanant de la société civile, du monde universitaire ou d'autres acteurs à but non lucratif, ce qui pourrait aboutir à la création de systèmes davantage axés sur l'intérêt public. Troisièmement, les gouvernements et les régulateurs pourraient adopter des politiques qui soutiennent l'adoption de systèmes de recommandation de contenus alternatifs et orientés vers l'intérêt public.

Ne faudrait-il pas commencer par là ? Sans attendre une hypothétique obligation d'ouverture à l'interopérabilité qui mettra des années à se concrétiser...

En l'état actuel des choses :

  • Les règles du jeu permettent à des services délétères de prospérer sur la captation d'attention et de données : pas besoin de dégrouper pour durcir les règles.
  • Le soutien aux initiatives de la société civile ou du monde universitaire est quasi-nul. J'en sais quelque-chose pour m'échiner depuis fin 2015 à concrétiser un projet d'alternative depuis un laboratoire universitaire. L'accompagnement est concentré sur la valorisation économique en mode "startup", avec en priorité des objectifs de rentabilité et de croissance rapide. D'ailleurs, si vous connaissez des gens compétents dans le montage de projets coopératifs et motivés par l'idée qu'un autre numérique est possible, je suis preneur.
  • Enfin, on ne peut pas parler de soutien à l'adoption d'alternatives alors que nos politiques et nos institutions s'ingénient à communiquer en priorité via les grandes plateformes incriminées, légitimant ainsi leur position dominante.
[-] JulienFalgas@lemmy.world 2 points 1 month ago

Le titre traduit bien mal les informations fournies par l'article dont le contenu montre bien que l'affirmation portée par son titre ne repose que sur les menaces d'une armée mexicaine de chefs de file de centre-droit qui ne représentent qu'eux même. Bon nombre des députés qui constituent leurs troupes clairsemées ne siégeraient pas sans les voix de l'électorat NFP. Ils représentent tout ce que les électeurs ont voulu brocarder au point de se jeter plus nombreux que jamais dans les bras de l'extrême-droite.

9
submitted 3 months ago by JulienFalgas@lemmy.world to c/france@jlai.lu

J'ai une affection particulière pour ce petit monde de la bande dessinée qui souffre de longue date de précarisation et de paupérisation de ses auteurs et (davantage encore) autrices.

Sans elles, sans eux, nos imaginaires seraient encore plus étiolés. La bande dessinée est un des rares modes d'expression individuelle qui permette de développer des univers et des récits à même de rivaliser avec les productions formatées des mastodontes de l'audiovisuel.

Je ne peux que vous engager à entendre leur appel.

18
submitted 3 months ago by JulienFalgas@lemmy.world to c/france@jlai.lu

Si le RN reste malgré tout en tête dans 55 % des circonscriptions et semble bien placé pour remporter les élections législatives qui se profilent, c’est sans compter sur le fait que les résultats électoraux sont le reflet de dynamiques politiques et sociales et non un simple bilan comptable.

Aussi proposons-nous une variante de la carte précédente où nous représentons en jaune les circonscriptions dans lesquelles l’écart de voix entre le NFP et son principal adversaire est de moins de 5 %. En d’autres termes, les circonscriptions électorales où rien n’est joué.

Dans cette configuration, 18 % des circonscriptions semblent très indécises et le RN ne semble plus en position de force que dans 45 % des cas – ce qui est déjà beaucoup trop. Rien n’est cependant joué.

[-] JulienFalgas@lemmy.world 3 points 3 months ago

Sinon, pour de la philosophie sérieuse sur l'IA et tout ce qui la distingue de l'être humain, lire Alban Levau-Vallier...

Sa thèse "Intelligence et intuition" en accès libre : https://hal.science/tel-04015572

Ou bien son livre "IA : l'intuition et la création à l'épreuve des algorithmes" : https://www.champ-vallon.com/ia/

[-] JulienFalgas@lemmy.world 3 points 4 months ago

Ça me rappelle cette scène observée en 2015 sur le campus du Saulcy à Metz, peu de temps après l'assouplissement de la loi Evin. Les alcools forts s'affichaient alors sans vergogne sur les lieux de passage des étudiants.

[-] JulienFalgas@lemmy.world 12 points 7 months ago* (last edited 7 months ago)

Gratuits et sans publicité

17
submitted 7 months ago by JulienFalgas@lemmy.world to c/france@jlai.lu

XR France à propos de ses choix en matière d'outils numériques :

Utiliser les GAFAM ou des logiciels propriétaires dans nos luttes, c’est se déposséder de nos outils de lutte. Être soumis à des outils qui ne visent pas le succès de nos luttes, mais leur rentabilité.

Les solutions des GAFAM ne sont meilleures que tant qu'on les prend comme référence :

Il ne faut pas chercher un logiciel libre comme une alternative à un logiciel propriétaire, mais plutôt chercher un logiciel libre pour répondre à un besoin.

Là où le bât blesse, c'est lorsqu'il s'agit de médiatiser :

Réseaux sociaux : On reste chez les GAFAM car c’est essentiel pour notre audience.

Comment en sortir ?

1

publication croisée depuis : https://lemmy.world/post/11075122

Émission de Xavier de la Porte, autour de la thèse de sociologie de Camille Girard-Chanudet.

Passionnante plongée dans le quotidien d'une équipe d'annotatrices pour entrainer un algorithme d'anonymisation de décisions de justice :

On perçoit à quel point les catégories d'annotation pèsent lourd, et combien il est crucial que l'annotation humaine se place dans une perspective d'intelligence collective.

Derrière un imaginaire peuplé d’androïdes rutilantes se cachent les petites mains qui annotent patiemment les données. Un travail sans fin, car le réel sans cesse changeant échappe à l'automatisation.

La thèse de sociologie de Camille Girard-Chanudet éclaire les rouages du deep learning : au palais de justices, des travailleuses de catégorie C travaillent avec application à annoter les données pour un algorithme d'anonymisation des décisions de justice destinées (entre autres) aux startups des legal techs.

L'émission de Xavier de La Porte révèle l'ampleur des collaborations humaines encapsulées dans les machines que l'on voudrait nous présenter comme intelligentes. C'est une myriade de décisions qui conduisent à définir des catégories réductrices pour saisir le réel. Ces catégories s'imposent silencieusement - d'abord aux travailleuses et travailleurs du clics, puis aux utilisatrices et utilisateurs des services d'IA.

Toutefois, à la différence de la majeure partie du "digital labor" étudié par Antonio A. Casilli et ses collègues du programme Panoptiwork, cet exemple démontre qu'il est possible de mobiliser l'IA dans une perspective d'intelligence collective.

L'intelligence collective, c'est "la mise en commun de la réflexivité afin de finaliser une action qui ne pourrait pas l'être par une seule personne" (Samuel Szoniecky et Nasreddine Bouhaï). Cette mise en commun n'est possible qu'au prix de contraintes destinées à rendre le travail interopérable. Ainsi, l'activité des annotatrices du Palais de Justice est cadrée par des catégories, mais leur position pérenne leur permet d'interroger et de faire évoluer ces catégories.

Les grands modèles de NLP sur lesquels s'appuient de telles applications restent ceux que des entreprises privées daignent partager en open source. Ils ne sont pas entrainés dans des conditions aussi idylliques, loin de là. Est-ce tolérable ?

view more: next ›

JulienFalgas

joined 1 year ago